Qualité de la ressource en eau - la dégradation se confirme
Un rapport du Commissariat Général au Plan sur l’eau potable en France, paru le 24/10/2001, vient corroborer les conclusions de celui établi par la D.D.A.S.S. Val d'Oise en août 2000 : oui, il y a péril quant à la qualité des ressources en eau. Même si l’eau du robinet reste pour l’instant consommable, la situation est préoccupante. Les analyses effectuées sur de nombreux forages en France confirment la présence de pesticides, nitrates … au-delà des seuils autorisés. Nos eaux souterraines sont menacées suite à la migration de produits phytosanitaires dans le sol. Comme le précise F. Villey-Desmeseret, le Président de l’instance d’évaluation du Commissariat au Plan, la qualité de l’eau potable n’est jamais acquise,. C’est un bien public dont la préservation requiert une action permanente à tous les niveaux, de la commune à l’Union Européenne. D’ailleurs, la Directive-cadre sur l’eau n° 2000/60 CE du 23/10/2000 est à mettre en œuvre. Elle préconise que d’ici 2015, les différentes catégories de masse d’eau présentes sur le territoire devront être conformes aux normes européennes. Pour les Verts, il faut donc affronter dès aujourd’hui les difficultés soulevées dans chacune des étapes du processus de mise en conformité. Au lieu de traiter l’eau une fois polluée, ce qui engendrera un coût plus élevé pour le citoyen, il faudrait veiller en amont, de façon préventive, à préserver la qualité de l’eau : s’attaquer aux causes des pollutions, pour les réduire. L’instance recommande notamment : de poursuivre le programme de maîtrise des pollutions d’origine agricole, dont la réalisation constitue un préalable indispensable, de donner une base réglementaire plus solide à l’acquisition, par les collectivités, de terrains situés dans les périmètres de protection et à leur location à des agriculteurs, avec un cahier des charges précis, de prendre en compte la protection de la qualité de la ressource en eau dans toutes les politiques : déchets, transports, agriculture. Mais d'ores et déjà, les mairies peuvent, au plan local, engager diverses actions comme par exemple : Mobiliser et sensibiliser tout le monde (professionnels, élus, citoyens …) : chaque citoyen doit réapprendre le geste respectueux de l’environnement (utilisation de produits ménagers, de bricolage ou de jardinage non toxiques) et ne pas gaspiller l’eau, ressource limitée et si précieuse pour l’Homme. Adopter des modes plus écologiques d’entretien de la voirie, des espaces verts (limitation de l’emploi des pesticides, d’engrais chimiques et de produits toxiques), Les communes peuvent aussi favoriser le développement et le soutien d’une agriculture moins polluante, par le biais, par exemple, de la restauration collective : utilisation de produits issus de l’agriculture biologique, introduction dans le cahier des charges des prestataires de clauses d'incitation à l'achat de produits auprès de producteurs pratiquant une agriculture traditionnelle « raisonnable » (à faible apport en phytosanitaires…). La raréfaction des ressources en eau, l’ampleur de la pollution des nappes phréatiques et leurs conséquences sanitaires sur les populations, constituent l’un des enjeux majeurs des prochaines décennies. Quelles ressources en eau laissera t’on aux générations futures ? L’eau va t’elle devenir un produit de luxe dans l’avenir
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