Canicule : quels enseignements en tirer.
Pour mémoire, quelques faits incontestables : la planète a vu sa température s’élever en moyenne de 0,6 °C et celle de la France d’environ 1°C. Huit des dix années les plus chaudes en moyenne dans le monde ont en lieu depuis 1987. Cet été n’est finalement pas surprenant. Si sur le plan scientifique, il est impossible de certifier que cette canicule est due au réchauffement de la planéte, l’augmentation de fréquence et d’intensité de phénoménes météorologiques extrêmes conforte les diverses études sur le changement climatique.
Cette canicule a été malheureusement riche d’événements douloureux car nous ne pouvons oublier les milliers de décés, les feux de forêts, les pertes de récoltes …, mais aussi riche d’enseignements, et nous n’en retiendrons que deux : celui de la vulnérabilité de notre système de production d’énergie électrique d’origine nucléaire et l’aggravation des problèmes climatiques par l’usage massif des appareils de climatisation.
La première mesure que le gouvernement devrait prendre, au lieu d’autoriser EDF à chauffer les rivières ou à pomper l’eau si précieuse des nappes phréatiques pour refroidir les réacteurs, c’est d’agir sur la demande en stoppant toute campagne de publicité vantant la consommation d’électricité via le chauffage et la climatisation et de lancer un programme de réduction de la consommation d’électricité.. Il faut impérativement rééquilibrer le parc de production d’électricité en diversifiant les systèmes de production.
Par ailleurs, les industriels n’ont pas apporté de solutions à la hauteur des enjeux afin de réduire les rejets polluants des automobiles et de concevoir des systèmes de refroidissement sans impact environnemental.
Les climatiseurs sont un désastre pour l'atmosphère et vont faire grimper encore plus le thermomètre à l'avenir. Ils fonctionnent avec des fluides frigorigènes (HydroFluoroCarbones), substances à pouvoir de réchauffement 1.300 fois plus élevé que celui du CO2, le plus connu des gaz responsables du changement climatique.Les fuites d'HFC, au niveau des circuits, joints et tuyaux souples, peuvent être la source de rejets d’importantes quantités de gaz à effet de serre. Le climatiseur dévore aussi beaucoup d'énergie, elle-même produite souvent à partir de sources d'énergie polluant la planète. Ainsi la "clim" automobile, qui équipe trois véhicules neufs sur quatre vendus en France, consomme 25% à 35% de carburant en plus en ville. Dans l'habitat et durant un été "normal", les climatiseurs vendus le plus couramment accroissent la consommation d'électricité de quelque 2.000 kWh pour trois mois pour une petite surface (45 m2) et la facture de 20 à 25%. Dans l'habitat, l'avenir appartient entre autre à l'architecture et à la rénovation bioclimatiques.Enfin, les climatiseurs, comme les réfrigérateurs, sont rarement recyclés et le fluide, qui finit en décharge, occasionne une nouvelle fuite de gaz à effet de serre.
Ces faits nous rappellent qu’il y a, urgence à agir, chacun à son niveau. Ainsi, au moment où la ville de Cergy réfléchit à son projet de ville à 20/30 ans, la question de la maîtrise de l’énergie et des rejets de gaz à effet de serre sur son territoire devrait être un axe de réflexion et d’actions.
Création d’un véritable service de l’énergie au sein des services techniques municipaux, systématisation des achats de véhicules propres, obligation aux promoteurs immobiliers de recourir aux énergies renouvelables (chauffage et chauffe-eau solaire, architecture biocliamtique, pompes à chaleur …) dans les projets d’urbanisme, campagnes de sensibilisation et d’information des citoyens sur les gestes économes en énergie et en eau, maîtrise des déplacements individuels …constituent quelques exemples d’outils ou d’orientations qu’il faudrait mettre en œuvre.
Le geste du mois :
Pour les véhicules, faire réviser régulièrement l'appareil de climatisation pour limiter les fuites d’HFC.
Ne pas régler la climatisation trop froid. Une différence de 5 degrés avec la chaleur extérieure suffit le plus souvent au confort des occupants. Un recul d'un simple degré abaisse déjà la consommation d'électricité de 7-8%.
Le groupe des élu(e)s Vert(e)s de Cergy :
Marc DENIS, Cyrille BAGOT, Jean François CORIOLLE, Aldjia SOUANEF, Pierre ALBRECHT, Assia RIAHI, Jean BONNEFOY, Dominique ROY